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LA HERNIE DISCALE

 

Définition

La colonne vertébrale est constituée de plusieurs vertèbres empilées les unes sur les autres. Entre 2 vertèbres, se trouve un disque qui est une sorte d’amortisseur. Il est constitué d’un noyau appelé le nucléus pulposus entouré de fibres qui forment un anneau fibreux  appelé annulus fibrosus. Dans certains cas, cette anneaux fibreux subit des déchirure et le noyau peut donc migrer à l’extérieur du disque, le noyau « fait hernie ». Ce morceau de disque qui déborde peut venir  coincer un nerf et donner une douleur de sciatique ou de cruralgie.

 

Causes et facteurs de risques

Il existe une susceptibilité génétique, et certaines familles sont plus à risque. L’âge est également un facteur de risque puisque les disques se déshydratent et dégénère au fur et à mesure que l’on avance en âge. Ce sont des facteurs contre lesquels on ne peut pas grand-chose. Mais il y a d’autres facteurs de risque que l’on peut combattre :

- La sédentarité : Elle entraîne un appauvrissement de tous les muscles et notamment des muscles qui sont autour de la colonne vertébrale et la protège en créant une sorte de corset naturel. Il est important d’avoir une activité physique de base, marcher au moins 30 minutes par jour, descendre une station de métro avant, prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur.

- Les mauvaises postures : il faut éviter les mouvements à risque tels que soulever des charges lourdes sans gainer les abdominaux, se pencher en avant. Il y a également les « petits » mouvements du quotidiens tels que se lever en basculant sur le côté, faire ses lacets correctement, prendre un verre pour se rincer les dents au lieu de se courber pour boire au robinet. Ce sont des gestes anodins mais qui, lorsqu’ils sont répétés, aggravent la dégénérescence discale. Il faut également travailler sur les postures pour les emplois de bureau avec une bonne ergonomie du poste de travail et rappeler que la position assise ne doit pas être maintenue plus de 2H : toutes les 2 h il faut se lever et faire quelques pas.

- Le surpoids : le surpoids engendre davantage de contraintes sur les disques de manière évidente. La perte de poids est donc fortement conseillée. Il est important de se faire aider par des professionnels, notamment des diététiciennes : en effet les régimes trop restrictifs sont en général suivis d’une reprise de poids dans les mois qui suivent. Il faut donc se faire accompagner pour réaliser une vraie modification des habitudes alimentaires en profondeur. L’idéal est d’associer la perte de poids à une réentrainement à l’effort.

- Le tabagisme : le tabac engendre une diminution de l’apport d’oxygène au niveau des disques et donc favorise la dégénérescence discale. Le tabac est en outre souvent associé à une mauvaise hygiène de vie générale. Enfin, il rend la cicatrisation plus longue et plus compliqué en cas de chirurgie .

 

 

 

Symptômes

La hernie est donc constitué par un morceau de disque qui appuie sur un nerf. En fonction de l’endroit de la colonne où se trouve la hernie, le nerf concerné ne sera pas le même.

On parle de sciatique lorsque le nerf concerné est le nerf sciatique. La hernie discale est alors en L4L5 ou L5S1.  Le patient décrit alors une douleurs qui part classiquement de la fesse, passe derrière la cuisse, derrière et sur la face externe du mollet et dessus du pied avec le gros orteil (racine L5) ou au tendon d’achille et voute plantaire avec le bord externe du pied (racine S1)

On parle de cruralgie lorsque le nerf concerné est le nerf crural. La hernie discale est alors en L2L3 ou L3L4. Le patient décrit une douleur qui est sur le devant de la cuisse.

La douleur dans la jambe est en général décrite à type de décharges électriques, ou de brûlures, on dit qu’elle est impulsive, c’est-à-dire aggravée par la toux, les éternuments ou la défécation. Elle est le plus souvent associée à une douleur lombaire appelée lombalgie. La douleur dans le membre inférieur peut être associée à des sensations de fourmillements ou d’anesthésies qui ne sont pas graves s’ils sont localisés aux jambes. En cas de manque de force motrice  dans les jambes (sciatique paralysante) ou d’engourdissement au niveau du périné avec difficulté à aller à la selle ou à évacuer les urines (syndrome de la queue de cheval), il faut consulter en urgence.

 

 

Diagnostic

 

Examen clinique

Le médecin va réaliser un examen clinique pour confirmer que la douleur est bien en rapport avec la hernie discale. Il réalise la manœuvre de Lassègue ( reproduction de la douleur dans la jambe lorsque le médecin lève la jambe tendue du patient, patient allongé sur le dos). Il élimine des signes de gravité en vérifiant qu’il n’existe pas de paralysie (marche sur les talons et sur les pointes), il élimine d’autres diagnostics en fonction du contexte.

Examens complémentaires

Le médecin ne demande pas tout de suite des examens complémentaires. En effet, dans la majorité des cas, la douleur disparait en 6 semaines dans 85% des cas : la hernie est résorbée toute seule, le bout de disque qui est sorti va être grignotée par les cellules de l’organisme. Si la douleur persiste, on demande un scanner ou une IRM à la recherche d’une hernie discale. Le diagnostic est parfois difficile, « on opère pas des images ». En effet, on retrouve des hernies discales chez ¼ des gens qui n’ont pas de douleur, ce n’est donc pas parce qu’il y a une douleur et une hernie que les 2 sont forcément en rapport. Dans les cas difficiles, on peut demander un EMG (ou Electro myogramme qui est une examen électrique qui analyse si la douleur de sciatique est bien en rapport avec la hernie).

 

 

 

 

Traitements

Médical

On propose en premier un traitement médical qui a pour but de soulager le patient en attendant que la hernie se résorbe et que la douleur disparaisse.  Le traitement comprend des antalgiques, des anti inflammatoires, des myorelaxants. Si le traitement médical ne suffit pas à soulager les douleurs, on peut proposer des infiltrations ; il s’agit de réaliser une injection sous radio d’anti inflammatoires exactement là où se trouve la hernie.

Chirurgical

On propose le traitement chirurgical dans les cas suivants :

- Si la douleur persiste au-delà des 6 semaines qui constitue la durée habituelle d’une sciatique. Comme on l’a vu, il n’y a pas lieu de se précipiter sur la chirurgie (en dehors des cas qui nécessitent une chirurgie en urgence) car dans 85% des cas, la douleur disparait toute seul et la hernie se résorbe spontanément. Mais il ne faut pas non plus attendre trop longtemps : le nerf est irrité par la hernie et attendre trop longtemps expose à un risque de douleurs séquellaires à vie aussi appelées douleurs neuropathiques

- En urgence en cas de paralysie motrice caractérisée par un manque de force musculaire dans les jambes

- En urgence aussi en cas de syndrome de la queue de cheval qui est caractérisé par un engourdissement de tout ou partie du périné, d’un côté ou des 2 côtés, des difficultés à aller uriner et à la selle et qui peut être associé au manque de force

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